26juil. 2019 - Comparez les prix de la figurine Funko Pop Les Dents de la Mer #758 avant de l'acheter ! Grand requin blanc avec sang - 15 cm (Réf. Funko 39531 - Année 2019) Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les résultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flÚches Haut et Bas pour vous déplacer et la touche Entrée pour
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"Truffaut disait que tourner un film, c’est comme monter dans une diligence. Au dĂ©but, on espĂšre faire un agrĂ©able voyage puis, au bout d’un certain temps, on prie simplement le ciel d’arriver Ă  bon port. On ne peut pas mieux qualifier l’aventure des 'Dents de la mer'", a dit un jour Steven Spielberg. La mĂ©taphore Truffaldienne sied on ne peut mieux Ă  ce tournage cataclysmique en forme d’apprentissage infernal, marchepied machiavĂ©lique pour la future gloire du cinĂ©aste amĂ©ricain le plus influent des 40 derniĂšres annĂ©es. Apprentissage car si l’on se reporte Ă  la genĂšse du premier blockbuster moderne, Spielberg n’est encore qu’un simple jeune talent parmi bien d'autres dans le Hollywood du dĂ©but des annĂ©es suite aprĂšs la publicitĂ© Steven Spielberg, 27 ans, pendant le tournage des "Dents de la mer" SIPA A la rigueur, son conformisme Ă  la papa le distingue un peu des espoirs emblĂ©matiques de sa gĂ©nĂ©ration. Culturellement, le jeune rookie, 26 ans en 1973, est d’avantage biberonnĂ© Ă  la sĂ©rie B amĂ©ricaine et Ă  la culture tĂ©lĂ© qu’au cinĂ©ma europĂ©en, la came favorite de l'immense majoritĂ© de ses prestigieux copains. Et plutĂŽt que partager leurs vellĂ©itĂ©s farouches d’indĂ©pendance Coppola, Scorsese, Lucas et De Palma tournĂšrent leurs premiers films hors des studios, il fourbit ses premiĂšres armes au cƓur du systĂšme, comme rĂ©alisateur salariĂ© d’Universal, la major company la plus conservatrice de Hollywood. "Je pensais que c'Ă©tait une histoire de dentiste" AprĂšs s’ĂȘtre fait la main sur plusieurs sĂ©ries dont le premier Ă©pisode de Columbo, "le Livre tĂ©moin", c’est un tĂ©lĂ©film d’action couvert d’éloges, "Duel", acharnement d’un mystĂ©rieux camion poids lourd sur un banal automobiliste, qui le dĂ©marque du tout-venant. DĂ©but 1973, Spielberg boucle son premier long-mĂ©trage, "Sugarland Express", road-movie tragicomique avec Goldie Hawn qu’il tourne pour le compte de Richard Zanuck et de David Brown, ses producteurs Ă  Universal. Son esprit fourmille de nouveaux projets. Il louche sur "les Pirates du mĂ©tro", un thriller urbain qui se dĂ©roule Ă  New York. Et dans sa tĂȘte, se dĂ©cantent dĂ©jĂ  les premiers Ă©lĂ©ments de "Rencontre du troisiĂšme type". Un beau jour de mai, alors que "Sugarland Express" est encore au stade de la post-production, il voit traĂźner sur le bureau de Zanuck et Brown, un roman intitulĂ© "Jaws", "mĂąchoires" en anglais. IntriguĂ© par ce titre "je pensais qu’il s’agissait d’une histoire de dentiste", il le subtilise en douce, et le lit en un suite aprĂšs la publicitĂ© "Duel", tĂ©lĂ©film rĂ©alisĂ© en 1972 fait de Spielberg un talent Ă  suivre SIPA ImmĂ©diatement, le livre lui Ă©voque les enjeux de "Duel" – c’est l’histoire d’un chasseur de squale affrontant un spĂ©cimen mangeur d’hommes dans la baie de Long Island, alors que la majoritĂ© des commerçants locaux, par peur d’un crash Ă©conomique, prĂ©fĂšrent ignorer le carnage. Son auteur Peter Benchley a mixĂ© un authentique fait-divers de 1964 avec une cĂ©lĂšbre piĂšce d’Ibsen, "l’Ennemi du peuple". InterrogĂ© dans le bonus DVD du film, Spielberg se souvient de ses premiĂšres impressions ""Duel" et "Jaws" sont deux mots de quatre lettres, ils parlent tous deux de gĂ©ants qui attaquent les humains. On aurait dit une sorte de suite aquatique."Le lundi suivant, il appelle Zanuck et Brown "Confiez-le-moi, je peux en faire un truc fun."Les deux producteurs ne tergiversent pas longtemps. Quinze jours plus tĂŽt, ils ont suĂ© sang et eau pour convaincre Universal d’acheter les droits du roman que le comitĂ© de lecture du studio avait snobĂ©, puis de damer le pion Ă  la Warner au terme d’une lutte acharnĂ©e, en persuadant Benchley qu’ils prendraient davantage soin du livre que le studio rival – ils s’engagent Ă  verser Ă  l’auteur dollars et 10% des profits nets du livre, ainsi que dollars pour qu'il adapte lui-mĂȘme le suite aprĂšs la publicitĂ© Spielberg, un deuxiĂšme choix Au lendemain de ce deal, les producteurs n’avaient pas pensĂ© Ă  Spielberg pour rĂ©aliser le film. Ils voyaient davantage un technicien expĂ©rimentĂ© rompu aux difficultĂ©s d’un tournage en milieu aquatique. Un vieux briscard comme John Sturges par exemple, qui a fait ses preuves avec "Le vieil homme et la mer" il y a quelques annĂ©es. Mais en renvoyant ce film, et ses effets spĂ©ciaux hyper-kitsch, Brown et Zanuck changent de cap. Il ne s’agit pas de faire des "Dents de la mer", une Ă©niĂšme sĂ©rie B d'Ă©pouvante filmĂ©e en studio depuis une citerne gĂ©ante, mais de poser un regard neuf, d’insuffler de l’insolence, des idĂ©es, sans avoir Ă  dĂ©penser des millions. Bref, il faut confier ce bĂ©bĂ© Ă  un jeune loup. Dick Richards est d’abord contactĂ©. Il a 37 ans et vient de signer "La poussiĂšre, la sueur et la poudre", un western rĂ©visionniste, genre trĂšs hype Ă  l'Ă©poque depuis "La Horde sauvage" et "Little Big Man". Mais un dĂ©jeuner catastrophique avec Peter Benchley au cours duquel Richards confond par trois fois le requin du livre avec une baleine, tue sa candidature dans l’Ɠuf. L’appel de Spielberg, trĂšs motivĂ© pour tourner en pleine mer il en fait mĂȘme l’une des conditions de son engagement, tombe donc Ă  pic. S’il signe son contrat Ă  la vitesse de la lumiĂšre - le 21 juin 1973. Sa promotion fait grincer des dents au sein d’Universal. A commencer par Lew Wasserman, le big boss, qui sans remettre en cause le potentiel de celui que tout le monde dans les couloirs, appelle "le kid", estime l’opĂ©ration un peu "Ă©trange". L’excellente biographie de Joseph McBride "Steven Spielberg", retranscrit l’échange visionnaire de Wasserman avec Zanuck et Brown "- Dieu sait que le kid est talentueux. Mais souvenez-vous qu’à partir de maintenant, vous allez faire du hors-piste, le film pourrait devenir une grosse production et qu’il peut Ă©chapper Ă  tout contrĂŽle. Vous ne prĂ©fĂ©rez pas un gars sĂ»r ?- C’est exactement ce qu’on ne veut pas."Les deux producteurs s’entendent sur un budget 3,5 millions de dollars et une durĂ©e de tournage – 55 jours. Plus dĂ©chaĂźnĂ©s encore que Spielberg s’agissant de l’ultra rĂ©alisme Ă  imprimer au film, ils sont convaincus de pouvoir s’appuyer sur une sorte de dompteur pour faire rĂ©aliser des pirouettes Ă  d’authentiques requins blancs. Les parcs d’attractions regorgent bien d’orques Ă©paulards et de dauphins dressĂ©s, alors aprĂšs tout, pourquoi pas ?La suite aprĂšs la publicitĂ© A deux doigts du snuff movie Sans doucher complĂštement leur rĂȘve de thriller animalier semi documentaire, Ron et Valerie Taylor, un couple d’experts es requins basĂ© dans le sud de l’Australie, ramĂšnent Ă  Zanuck et Brown Ă  plus de raison dresser des requins Ă  la façon d’un animal de cirque est impossible, les filmer au plus prĂšs, et Ă©ventuellement provoquer chez eux un comportement agressif l’est davantage. Une chose est dĂ©sormais sĂ»re le plus gros des scĂšnes d’action sera tournĂ© Ă  l’aide d’un requin mĂ©canique. Spielberg a l’idĂ©e d’en confier la conception "au mec qui a fabriquĂ© la pieuvre gĂ©ante de " lieues sous les mers"". En l’occurrence un sexagĂ©naire nommĂ© Robert Mattey, fraĂźchement retraitĂ© de chez Disney, qui accepte la mission et se met Ă  l’ouvrage. EngagĂ©s malgrĂ© tout, Ron et Valerie Taylor trouvent le roman de Benchley plutĂŽt crĂ©dible dans sa maniĂšre de dĂ©crire le comportement type du grand blanc. Spielberg leur adresse une liste de 16 plans Ă  tourner. Ce tournage additionnel dĂ©bute le 16 fĂ©vrier 1974, trois mois avant le vĂ©ritable dĂ©but des hostilitĂ©s. Reste un problĂšme le requin du livre mesure prĂšs de huit mĂštres, soit le double de la plus grosse des bestioles dans le rĂ©el. VoilĂ  qui posera un problĂšme d’échelle pour cette sĂ©quence oĂč le scientifique Matt Hooper, planquĂ© derriĂšre les barreaux mĂ©talliques de sa cage sous-marine entre en collision avec le squale. DĂ©cision est prise d’envoyer d’Hollywood une doublure cascade lilliputienne, Carl Rizzo, sa petite taille devant par contraste grandir celle du requin. Seulement voilĂ , ce jockey de formation n’est pas trĂšs Ă  l’aise pour barboter avec ses partenaires suite aprĂšs la publicitĂ© Dans "Les Dents de la mer", un vrai requin blanc dans une sĂ©quence filmĂ©e en Australie par Ron et ValĂ©rie Taylor Capture d'Ă©cran Le tournage frĂŽle un jour le snuff movie lorsqu’un squale cogne contre la coque du bateau des Taylor. L’embarcation tangue, dĂ©versant sa rĂ©serve d’appĂąts dans l’eau. Le nirvana pour le requin, surexcitĂ© par cette nĂ©buleuse de bouffe, l’épouvante pour le petit Carl, figĂ© d’horreur dans sa cage immergĂ©e. PrĂ©sent Ă  bord, le producteur Rodney Fox l’attrape par la peau du cou, il s'en tire, la tĂȘte sonnĂ©e par un coup de queue. Plus tard, les Taylor captent toutefois un moment de grĂące la panique spectaculaire d’un requin emberlificotĂ© dans les filins de la cage sous-marine. La scĂšne n’est pas dans le scĂ©nario, mais pour inclure ces images si spectaculaires, Spielberg modifie sans mal l’intrigue. Acteurs anonymes et scĂ©nario dĂ©bile Pour distribuer les trois rĂŽles principaux des "Dents de la mer" – Quint, le chasseur de squale fort en gueule, Hooper, le scientifique gosse de riche et Brody, le chef de la police – Universal veut du lourd. Le studio appuie le nom de Charlton Heston pour Brody. Mais selon Spielberg, la seule star du film doit rester le requin. Non seulement il considĂšre Heston trop viril et charismatique pour incarner un flic dĂ©passĂ© par les commerçants d’une petite station balnĂ©aire, mais sa lĂ©gende personnelle masquerait les contours et la psychologie du personnage. Le cinĂ©aste s’en explique Ă  Peter Biskind dans son livre "Le nouvel Hollywood" "Mon objectif Ă©tait de trouver quelqu’un n’ait jamais fait la couverture de 'Rolling Stone', je voulais des acteurs anonymes. Il Ă©tait important que le public puisse croire que cette aventure arrivait Ă  des gens ordinaires. Le problĂšme des stars, c’est le cortĂšge de souvenirs et de prĂ©jugĂ©s qu’elles vĂ©hiculent avec elles. Cela peut nuire Ă  une histoire. Notamment aux dix premiĂšres minutes."Concernant le rĂŽle d’Hooper, le cinĂ©aste demande d’abord Ă  Jon Voight, qui refuse. Puis George Lucas lui conseille d’enrĂŽler Richard Dreyfuss, qu’il vient de faire tourner dans "American Graffiti". L'acteur, rĂ©putĂ© pour se trimballer avec un carnet contenant tous les directeurs de casting l'ayant refoulĂ© dit non Ă  son tour. Il trouve le scĂ©nario dĂ©bile, les personnages inconsistants. "Comme spectateur, j’aimerais voir ce genre de film, mais comme acteur, je n’ai aucune envie de jouer dedans." Puis au cours d’une avant-premiĂšre de son dernier film "L’apprentissage de Duddy Kravitz", il se trouve si nul qu'il craint de ne jamais plus retrouver le moindre rĂŽle. Il rappelle Spielberg suite aprĂšs la publicitĂ© S’agissant de Quint, Lee Marvin est contactĂ©. Niet. Puis Sterling Heyden, en proie Ă  de gros soucis fiscaux passe son tour. Zanuck et Brown soufflent Ă  Spielberg le nom du comĂ©dien Bernard Shaw, qu’ils ont croisĂ© sur le tournage de "L’Arnaque". Son jeu théùtral et sa tronche d’aventurier sĂ©duisent Spielberg. Shaw, miracle, dit oui. Richard Dreyfuss et Robert Shaw acceptent d'incarner respectivement le scientifique Matt Hooper et le chasseur Quint capture d'Ă©cran Reste Ă  trouver Brody. Spielberg demande Joseph Bologna. Universal le retoque. Puis il veut Robert Duvall qui dĂ©cline, prĂ©fĂ©rant le rĂŽle de Quint dĂ©jĂ  pris. Spielberg croise Roy Scheider lors d'une soirĂ©e. Pourquoi pas lui ? Le cinĂ©aste n’est pas super chaud il ne veut pas d’un dur Ă  cuire pour incarner Brody, et aux yeux du public, Scheider s’est illustrĂ© en flic teigneux dans "French Connection". L’acteur lui promet de la jouer bon copain, monsieur Tout-le-monde. Il est engagĂ©. Roy Scheider adoucie son jeu pour camper Brody, flic Monsieur-tout-le-monde des "Dents de la mer" capture d'Ă©cranLa suite aprĂšs la publicitĂ© Mais pour jouer quoi ? Le scĂ©nario de Benchley ne plaĂźt pas Ă  Spielberg, qui n’aimait pas le roman non plus en dehors de l’enjeu principal. Il trouve l’intrigue touffue, les allusions Ă  Moby Dick lourdingues, et les personnages lui paraissent si dĂ©testables "qu’on prend fait et cause pour le requin". Le cinĂ©aste propose de réécrire le script avec John Byrum. Qui raconte Ă  Peter Biskind les mĂ©thodes de travail plutĂŽt rafraĂźchissantes du jeune Spielberg "Il Ă©tait assis par terre en train de jouer avec un hĂ©licoptĂšre tĂ©lĂ©commandĂ© qui tournoyait dans l’air. Je me suis mis Ă  lui parler de mes idĂ©es pour le scĂ©nario et il a dit "GĂ©nial !" comme un mĂŽme de douze ans. Puis il s’est levĂ© et a lĂąchĂ© "Faut que je mette ma musique Ă  penser." Et il est allĂ© Ă  la chaĂźne mettre la bande originale de James Bond."Byrum laissant Spielberg Ă  son hĂ©lico, Brown et Zanuck engagent l’écrivain Howard Sackler. Un prix Pulitzer, qui du haut de sa renommĂ©e demande Ă  ne pas ĂȘtre crĂ©ditĂ© au gĂ©nĂ©rique – ironie de l’histoire, il le sera pour le scĂ©nario des "Dents de la mer 2", au prestige plus discutable. Sa copie, propre mais pas gĂ©niale, livrĂ©e au bout de cinq semaines, ne ressemble pourtant pas au scĂ©nario idĂ©al. Premier ressac Serait-ce cette Ă©ternelle dĂ©fiance entourant chaque dĂ©cision prise sur ce film depuis sa mise en chantier qui plonge chaque jour Spielberg dans un abyme de questionnements ? MĂȘme pas dĂšs l’instant oĂč il a signĂ© son contrat, son enthousiasme est retombĂ© d’un cran. Et ce pour une raison au fond assez mondaine, qui a dĂ©jĂ  poussĂ© bon nombre d’éventuels collaborateurs Ă  refuser "Les Dents de la mer" la crainte d’ĂȘtre dĂ©considĂ©rĂ© par le petit monde d’Hollywood, qui pourrait le percevoir alors au mieux comme un petit rĂ©alisateur de sĂ©ries Z, infichu de ne rien filmer d’autres que des gros camions et des super requins. Spielberg, dans "Le Nouvel Hollywood" La suite aprĂšs la publicitĂ© "J’ignorais qui j’étais. Je voulais rĂ©aliser un film qui laisse une trace, pas au box office mais dans la conscience des gens. Je voulais ĂȘtre Antonioni, Bob Rafelson, Hal Ashby, Marty Scorsese. Je voulais ĂȘtre tout le monde sauf moi."Jusqu’au bout, Spielberg hĂ©site Ă  se dĂ©sengager. La Fox et Paul Newman lui font de l’Ɠil pour qu’il tourne "Lucky Lady", d’aprĂšs un scĂ©nario de Willard Huyck et Gloria Katz grands compĂšres de George Lucas, sur des contrebandiers des annĂ©es 30 formant un mĂ©nage Ă  trois. En novembre 1973, le rĂ©alisateur va jusqu’à confesser ouvertement ses envies de dĂ©part. Au cours d’un sĂ©minaire de l’American Film Institute, il regrette le droit de prĂ©emption dont use Universal sur son contrat Ă  propos d’un film sur lequel il s’est certes engagĂ© mais qui n’entrera pas en production avant huit mois. Il avance "Universal est une corporation et ils ne vous traitent pas comme un individu. ... Ils font en sorte que vous payiez les pots cassĂ©s encore et encore."Le 23 mars 1974, la sortie en demi-teinte de "Sugarland Express" flop public, bon accueil critique aiguise encore plus ses doutes. D’un cĂŽtĂ©, Spielberg se sĂ©curiserait d’un carton au box office ce que "Les Dents de la mer" pourrait lui offrir, de l’autre la reconnaissance de la presse dont la papesse du moment, Pauline Kael le pousse Ă  surfer sur cette vague et Ă  se rapprocher d’un cinĂ©ma plus auteuriste, comme celui de ses copains Scorsese et Coppola. Un matin, c’est dĂ©cidĂ©, Spielberg veut jeter l’éponge. Il se rend tout penaud Ă  Universal, rencontre Brown et Zanuck. Sid Sheinberg, dirigeant-clĂ© du studio qui nourrit des rapports quasi paternels avec le cinĂ©aste, est lĂ  aussi. Il l’a dĂ©bauchĂ© de la fac avant qu’il ne soit diplĂŽmĂ©, a produit "Duel". L’instant est solennel. Aussi tendu que le sera le futur thĂšme musical des "Dents de la mer" "Dick Zanuck m’a dit "C’est une occasion unique dans ta vie, ne la laisse pas passer." 
 David m’a dit "C’est un gros film, un gros gros film. Cela te permettra de faire tous les films que tu veux." 
 Sid Sheinberg m’a dit "Chez Universal, on ne fait pas des films d’auteur, on fait des films de ce genre, et si tu ne veux pas faire "Les dents de la mer", alors va travailler ailleurs !"Spielberg n’ira pas travailler ailleurs. Et puis de toute maniĂšre, l’équipe est fin prĂȘte. A la photographie ? Bill Butler, encore un deuxiĂšme choix. ContactĂ© en prĂ©ambule par Spielberg, Vilmos Zsigmond, le chef op le plus tendance du Nouvel Hollywood avec lequel il vient de travailler sur "Sugarland Express", "ne voit pas ce qu’il pourrait apporter Ă  cette histoire de suspense".La suite aprĂšs la publicitĂ© Au montage, il engage Verna Fields, connue au sein d’Universal pour sa proximitĂ© avec Ned Tanen, exĂ©cutif rĂ©putĂ© casse-bonbon. Histoire de ne pas mettre tous ses Ɠufs dans le mĂȘme panier, le cinĂ©aste engage Lorraine Gary pour incarner la femme de Brody – l’épouse de Sid Sheinberg, l’autre gros poisson du studio et rival de Tanen
 Le chef dĂ©corateur Joe Alves a trouvĂ© le cadre idĂ©al pour le film l’üle de Martha’s Vineyard, la rĂ©sidence d’étĂ© des prĂ©sidents amĂ©ricains, station balnĂ©aire chic Ă  quelques encĂąblures de Boston. Le lieu parfait pour un tournage dans l’ocĂ©an, notamment pour son large bras de mer, ses fonds sableux et sa profondeur raisonnable de 9 mĂštres. Le requin mĂ©canique va aimer. Une date est fixĂ©e le 2 mai 1975. Le calvaire commence Le tournage approche, mais le scĂ©nario en reste toujours au stade d’un brouillon informe et raturĂ©. Spielberg contacte en urgence son vieil ami Carl Gottlieb qu’il connait depuis ses premiĂšres annĂ©es Ă  Universal. Le cinĂ©aste se rĂ©sout Ă  procĂ©der Ă  la maniĂšre de Robert Altman tourner au jour le jour en petit comitĂ©, dans un esprit d’improvisation, participatif, tout en gardant subrepticement le contrĂŽle de la situation. Spielberg et les acteurs travailleront le soir les dialogues de la sĂ©quence du lendemain, Gottlieb l'amĂ©liorera, la tapera Ă  la machine, et advienne que pourra. Vieil ami de Spielberg, Carl Gottlieb troisiĂšme Ă  droite qui joue ici un petit rĂŽle de commerçant cynique retravaille le scĂ©nario au jour le jour Capture d'Ă©cran L’exemple le plus cĂ©lĂšbre de ce work-in-progress est la tirade de "l’Indianapolis" dans laquelle Quint raconte Ă  Hooper et Brody le naufrage traumatique de son bateau pendant la seconde guerre mondiale. Le monologue, d’abord imaginĂ© par Howard Sackler est ensuite remaniĂ© par John Milius le scĂ©nariste de "Dirty Harry" est venu en ami sur le plateau puis Ă  nouveau remĂąchĂ© par Robert suite aprĂšs la publicitĂ© Les premiers jours se dĂ©roulent sans heurt particulier. Le rĂ©alisateur dĂ©cide d'expĂ©dier toutes les sĂ©quences relativement simples – principalement celles qui se dĂ©roulent sur la terre ferme. Il y a un peu d’électricitĂ© dans l’air la chaleur humaine des habitants de Martha’s Vineyard est Ă  peu prĂšs conforme Ă  la tempĂ©rature de l’eau assez basse, mais rien de tragique. Peter Benchley "Spielberg ne connait rien Ă  la vie" Quelques semaines plus tard, un premier bug advient le romancier Peter Benchley dĂ©barque Ă  Martha’s Vineyard pour un camĂ©o – il incarne un journaliste au moment oĂč la chasse au requin est rendue publique. Tout au long de la prĂ©-production, il n’a cessĂ© d’entendre Spielberg se rĂ©pandre sur la nullitĂ© de son bouquin. Lorsqu’il a rendu son scĂ©nario, Brown et Zanuck l’ont trouvĂ© formidable sauf le cinĂ©aste. Benchley ne s’est pas cachĂ© pour dire tout le mal qu’il pensait de la version d’Howard Sackler, et notamment de ce qu’il est advenu du personnage de Matt Hooper, rĂ©duit selon lui, "Ă  un petit connard narcissique". Sa visite Ă  Martha’s Vineyard tombe bien mal, intervenant une semaine Ă  peine aprĂšs la publication d’un reportage sur le tournage du film dans "Newsweek" oĂč le cinĂ©aste continue de persifler sur la qualitĂ© du travail du romancier. Sur le plateau, le journaliste chargĂ© du making of, Gregg Kilday qui bosse aussi pour Le "Los Angeles Times" confie sans ambage Ă  Benchley La suite aprĂšs la publicitĂ© "Spielberg dit que votre livre est une merde."Bouillonnant de rage, Benchley rĂ©pond au journaliste avec une virulence qui fait sourire, au regard de ce qu’est devenu le kid d’Universal "Le problĂšme, c’est que Spielberg ne connaĂźt rien Ă  la vie, il n’a que 26 ans, il ne s’intĂ©resse qu’aux sĂ©ries tĂ©lĂ© et au cinĂ©ma. Dans quelques annĂ©es, il sera sans doute le meilleur rĂ©alisateur de seconde Ă©quipe d’Hollywood. Sa maniĂšre d’habiller les personnages, de leur donner une densitĂ© psychologique consiste Ă  puiser dans les clichĂ©s des films des annĂ©es 40 et 50."A peine Benchley s'est-il soulagĂ© de son fiel, qu'il le regrette immĂ©diatement. Il demande le report du papier, qui sortira quand mĂȘme le 7 juillet 1974. "En voyant qu’on se pissait dessus en public, Universal Ă©tait furax. Il nous ont demandĂ© d’arrĂȘter. On a dit Spielberg et moi qu’on Ă©tait dĂ©solĂ©" Spielberg plaida le fait que "Newsweek" avait dĂ©formĂ© ses propos, qu’il n’avait jamais dit que le livre Ă©tait mauvais, mais qu’il ne convenait pas pour un film. Pirouette fastoche. Dans le magazine "Millimeter", publiĂ© trois mois avant la sortie du film, il ne pourra s’empĂȘcher d’envoyer une derniĂšre boule puante Ă  Benchley "Si on ne rĂ©ussit pas Ă  tourner un meilleur film que le livre, alors on aura vraiment tout ratĂ©."Et le requin coula... Tout rater, c’est prĂ©cisĂ©ment le refrain qui rĂ©sonne compulsivement dans sa caboche Ă  partir du jour oĂč le cinĂ©aste tente de mettre en boĂźte la premiĂšre sortie de Bruce, le requin mĂ©canique, surnommĂ© ainsi parce que son sourire Ă©voque celui de l’avocat de Spielberg, Bruce Ramer. L’équipe est en mer et Bruce dĂ©chire comme prĂ©vu la surface de l’ocĂ©an, menaçant Ă  souhait. Et puis, Brown et Zanuck racontent Ă  Joseph McBride La suite aprĂšs la publicitĂ© "Tout se passait Ă  la perfection. Puis brusquement, la tĂȘte plongea comme l’avant d’un sous-marin. Et la queue bascula dans l’autre sens. Il y eut une gerbe de bulles, puis une autre, et ce fut le silence complet. Notre requin sombrait au fond de l’ocĂ©an."Certes, Robert Mattey a fabriquĂ© deux autres versions du requin, mais elles s’avĂšrent trĂšs vite aussi dĂ©fectueuses que le modĂšle dĂ©jĂ  coulĂ©. HabituĂ© Ă  travailler dans les conditions confortables d’un studio, l’accessoiriste a pensĂ© Ă  tout sauf Ă  la rĂ©action de sa machine Ă  l’eau de mer, qui bousille tous ses gadgets Ă©lectriques. RĂ©sultat, le mastodonte ne rĂ©pond pas aux commandes, louche, ouvre et ferme ses mĂąchoires de traviole. Un dĂ©sastre. Une des rares et premiĂšres apparitions de "Bruce", le requin mĂ©canique foireux des "Dents de la mer" capture d'Ă©cran DĂšs lors, comment tourner un film sans son personnage principal ? Spielberg n’a pas la rĂ©ponse. Quand Bruce n’est pas opĂ©rationnel, c’est Ă  dire les trois quarts du temps, il n’imprime plus un mĂštre de pellicule. Le retard s’accumule Ă  une vitesse prodigieuse. Certains jours, le cinĂ©aste arrive Ă  boucler une prise le matin et une autre le soir – Ă  peine quelques secondes de film. Spielberg "On tournait quand le requin marchait. Peu importe que la lumiĂšre ne soit pas raccord, ou que les acteurs portaient un mauvais tee-shirt. On tournait quand mĂȘme ! Vous connaissez le requin du parc d’attraction d’Universal, en hommage Ă  mon film ? Il marche juste dix fois mieux que le nĂŽtre !"Plus largement, cette faillite met cruellement en relief l’improvisation gĂ©nĂ©rale qui prĂ©side au film. Des producteurs au rĂ©alisateur, aucun n’a su anticiper correctement les alĂ©as et le budget d’un tournage en mer. Outre les caprices de la technique, l’équipe doit apprendre Ă  coexister avec les plaisanciers de Martha’s Vineyard c’est-Ă -dire Ă©viter de tourner pendant le continuum de rĂ©gates qui s’organise dans le coin, gĂ©rer les marĂ©es, les moustiques, la mĂ©tĂ©o capricieuse, la mer dĂ©montĂ©e, ou payer le triple les chambres d’hĂŽtel dĂšs lors que le tournage bascule dĂ©but juillet, en pleine saison suite aprĂšs la publicitĂ© DĂšs qu'un bateau s'invite dans le champ de la camĂ©ra, un jet-ski de la production part Ă  sa rencontre et lui demande d’aller naviguer ailleurs. Beaucoup jouent le jeu, d’autres non. L’équipe essuie insultes et sittings malveillants. Il faut mĂȘme filer une centaine de dollars Ă  un skipper mal embouchĂ© pour qu’il accepte de mettre les voiles un peu plus loin. "Steven, on peut y aller non ?" L’impatience est telle que l’équipe en vient Ă  supplier Spielberg de rĂ©duire son niveau d’exigence, histoire de tourner quelque chose. "Steven, il n’y a qu’un seul bateau dans le champ de la camĂ©ra. On peut y aller non ?" VoilĂ  le genre de suggestions qu’il entend rĂ©guliĂšrement, mĂȘme si le scĂ©nario stipule que l’action doit se dĂ©rouler dans la solitude et le dĂ©nuement de la pleine mer. Assailli chaque nuit par la peur de cramer sa carriĂšre, le kid ne cille pas. Son exigence et sa mĂ©ticulositĂ© sont perçues comme une Ă©preuve de plus aux yeux de l’équipe, dont l’obsession est de s’extraire au plus vite de cette galĂšre. La lenteur du cinĂ©aste jette un tel dĂ©luge de doutes que Brown et Zanuck en viennent parfois Ă  regretter de l’avoir engagĂ©. Et puis poursuivent-ils "il devait s’imposer aux yeux des autres membres de l’équipe, qui Ă©taient tous plus expĂ©rimentĂ©s et ĂągĂ©s que lui. Ses mĂ©thodes Ă©taient peu orthodoxes. Tout ceci rendait les techniciens trĂšs sceptiques." Spielberg se montre aussi fatigant par sa maniĂšre de laisser son enthousiasme dĂ©border Ă  chaque instant. Il faut par exemple s’employer pour l’empĂȘcher de gĂącher la fin du film, quand il envisage de tourner une nuĂ©e d’ailerons menacer au loin les deux survivants du film, sitĂŽt le requin tuĂ©. Et quand quelqu’un propose d’ajouter un chien Ă  la famille de Brody, il en dĂ©barque trois sur le plateau le suite aprĂšs la publicitĂ© Roy Scheider et Steven Speilberg sur le tournage des "Dents de la mer" Sipa Les acteurs aussi pĂštent les plombs. Dreyfuss et Shaw se rĂ©pandent Ă  leur tour dans "Time" - ce sera "la daube de l’annĂ©e" pronostique le premier, quand le second Ă©voque ce satanĂ© scĂ©nario, "assemblĂ© par un tripotĂ© de monde, une vraie merde". Puis Roy Sheider explose un beau jour, prenant pour prĂ©texte la qualitĂ© du plateau repas. Puis tout y passe le retard dĂ©lirant qui fait valser ses projets d'acteur, l’incomprĂ©hension de sa famille, de son agent, de tout le monde, la certitude de tourner un nanar maritime toute l’équipe a rebaptisĂ© le film "Flaws" - "Failles". Dans le pĂ©rimĂštre riquiqui du bateau, Spielberg a toutes les peines du monde Ă  le prendre Ă  part et le calmer. Carl Gottlieb rĂ©sume bien l’affaire "Le tournage prit des allures de guerre de tranchĂ©es plusieurs clans se formaient, s’observaient d’un Ɠil torve. On se divisait pour les mĂȘmes raisons que ce qui nous rapprochait fatigue nerveuse, taux Ă©levĂ© d'alcoolĂ©mie, frustration, paranoĂŻa."Dans les couloirs d’Universal, l’ambiance est Ă  peine meilleure. Spielberg a franchi le cap des 100 jours de tournage – dĂ©jĂ  45 de trop et il est encore loin d'avoir fini. Les rushes qui leur reviennent sont Ă©pouvantables. Ils ne distinguent pas un brin d’action dans ce fatras maigrichon de plans marins oĂč se trĂ©mousse ce faux squale ridicule aux allures de boudin suite aprĂšs la publicitĂ© "Faut-il virer le soldat Spielberg ?" En haut lieu, il se murmure que l’état major est divisĂ© quant au destin de film, et Ă  celui Spielberg. Faut-il le virer dĂšs maintenant ou un peu plus tard ? Tourner aux Bahamas oĂč la mer est toujours calme ? Ou stopper le tournage et le reprendre un an plus tard, en attendant de rĂ©soudre pour de bon les avaries du requin ? Ou dans le genre pire du pire, l'hypothĂšse la plus radicale qui puisse exister mettre un terme dĂ©finitif Ă  cette BĂ©rĂ©zina, avant que les dettes se creusent davantage. Zanuck certifie Ă  McBride qu’il n’a jamais Ă©tĂ© question Ă  ce moment, d’arrĂȘter l’aventure "le studio ne considĂ©rait pas que le film Ă©tait en Ă©tat de mort clinique. PlutĂŽt qu’il en Ă©tait au stade des soins intensifs." Brown considĂšre que "la seule option qui valait la peine Ă©tait de continuer. Notre budget Ă©tait de 4,5 millions. La faute n’en revenait pas seulement Ă  Spielberg. Aucune anticipation sĂ©rieuse n’avait Ă©tĂ© faite. Par exemple, le budget allouĂ© au requin n’a jamais vĂ©ritablement Ă©tĂ© dĂ©fini. Pour une raison simple il n’y a jamais eu de prĂ©cĂ©dent." Sid Sheinberg dĂ©cide de faire un saut Ă  Martha’s Vineyard pour se faire une idĂ©e. Lorsque le premier soir, Spielberg et Gottlieb expĂ©dient leur diner avec lui, dans l'optique de prĂ©parer la sĂ©quence du lendemain avec les acteurs, un mauvais sentiment lui parcourt les boyaux. Ça n’empĂȘche pas le ponte d’Universal de prendre son petit protĂ©gĂ© entre quatre yeux et de le supplier de se rĂ©soudre enfin Ă  tourner en suite aprĂšs la publicitĂ© "- Non dit Spielberg, je veux du rĂ©el, il nous faut la Ton rĂ©el coĂ»te beaucoup d’ Je sais. Mais je sais aussi que le rĂ©sultat est Ă  ce Si tu veux arrĂȘter lĂ , pas de problĂšme. On trouvera le moyen de rĂ©cupĂ©rer notre argent. Mais si tu veux rester, tu peux Je veux continuer et terminer le TrĂšs bien."D’aprĂšs Peter Biskind, Spielberg a dĂ» son salut ce soir-lĂ  Ă  son directeur de production Bill Gilmore, qui a cachĂ© aux huiles d’Universal le dernier bilan financier du tournage, qui aurait fait basculer celui-ci de problĂ©matique Ă  apocalyptique. Les bouĂ©es harponnĂ©es au requin, un exemple de rafistolage pour pallier les avaries du squale mĂ©canique sur le tournage des "Dents de la mer" capture d'Ă©cran Si Spielberg est maintenu, il lui faut cependant rĂ©soudre le problĂšme de dĂ©pendance au requin. Fouinant dans les multiples versions du scĂ©nario, Ă  la recherche d’un os de substitution Ă  ronger, il tombe sur une sĂ©quence signĂ©e Howard Sackler dans laquelle la bĂȘte, harponnĂ©e par Hooper, trimballe par la suite des balises Ă©lectriques collĂ©es Ă  de grosses bouĂ©es. VoilĂ  au moins une solution pour se passer des services de Bruce et suggĂ©rer sa prĂ©sence sans la contrainte de le filmer. Spielberg comprend petit Ă  petit que ce qui apparaĂźt pour l’instant comme son boulet va devenir son atout maĂźtre. A exploiter ainsi la peur du hors champ, le film n’en devient que plus subtil et plus terrifiant. Le jour oĂč Bruce s'abattit mollement sur le bateau de Robert Shaw et Roy Scheider la seule vraie concession de Spielberg durant le tournage des "Dents de la mer" capture d'Ă©cranLa suite aprĂšs la publicitĂ© Il y a aussi LA scĂšne Ă  ne pas louper le moment oĂč le requin bondit sur le bateau et le fait couler, juste avant de croquer Quint. PremiĂšre prise la machine fonctionne, mais l’effet manque de puissance. On demande Ă  l’accessoiriste de rendre Bruce plus nerveux. "Impossible. J’ai poussĂ© son moteur au maximum, il ne sautera pas plus fort." Les reproches commencent Ă  pleuvoir, jusqu’à ce que Mattey rĂ©plique avoir bien prĂ©vu un requin plus puissant "il est au fond de l’eau depuis le premier jour qu’on l’a utilisĂ©." Spielberg garde alors la prise et passe Ă  autre chose. Pour la premiĂšre fois, il se rĂ©sout Ă  faire un compromis. "C'est fini, putain de ta mĂšre !" Ce sera bien le seul. Au terme de 159 jours de tournage, d'un bateau coulĂ©, d’hectolitres de whisky Ă©tanchĂ©s et de 10 millions de dollars dĂ©pensĂ©s au lieu de l’équipe des "Dents de la mer" quitte Martha’s Vineyard. Au dernier tour de manivelle, Dreyfuss, en porte-parole semi inconscient pousse un rugissant "C'est fini, putain de ta mĂšre !" Spielberg, au comble de sa parano, rejoint le continent par un speed boat qu’il a commandĂ© en douce. EffrayĂ© par la moitiĂ© des techniciens "Ils me voyaient comme une sorte de nouveau capitaine Blight", le capitaine tyrannique du Bounty, il a entendu dire que ces collaborateurs hostiles avaient pour projet de lui plonger la tĂȘte sous l’eau et de la retirer juste Ă  temps pour qu’ils ne soient pas accusĂ© de l’avoir tuĂ©. Il fera le soir une crise d’angoisse carabinĂ©e, avec hallucinations, nausĂ©es, souffle coupĂ© et tout le tremblement. Pendant les trois mois qui ont suivi, le kid ne cessera de rĂȘver de Martha’s Vineyard. Spielberg n’en a pas encore fini avec "Les Dents de la mer", mais il ressent cette fin d’aventure comme une promenade de santĂ©. Il repart tourner quelques images dans le bassin californien de la MGM et aux Ăźles Catalina. Le film, enfin, prend forme. Verna Fields ayant dĂ©jĂ  montĂ© ce qu’elle pouvait Ă  Martha’s Vineyard, le cinĂ©aste sait exactement quelle image lui manque. De mĂȘme, la virtuositĂ© de sa technicienne transcende ses intentions La suite aprĂšs la publicitĂ© "Elle coupait une image de la tĂȘte du requin et une image de la queue avec une prĂ©cision chirurgicale, et ces deux images faisaient toute la diffĂ©rence entre un prĂ©dateur de 8 mĂštres de long et un Ă©tron de huit mĂštres de long."Et si le premier bout-Ă -bout montrĂ© Ă  Sheinberg laisse ce dernier un peu perplexe, c’est parce qu’il manque les images additionnelles, et surtout la musique de John Williams. Quand le compositeur a pour la premiĂšre fois pianotĂ© son thĂšme mythique avec ses deux doigts, Spielberg a cru Ă  une blague. Puis il a compris combien ce minimalisme grattait la peur aux viscĂšres du spectateur, et a validĂ© trĂšs vite. La doublure de Richard Dreyfuss et Bruce le requin, dans une image des "Dents de la mer" tournĂ©e dans le bassin de la MGM, Ă  Hollywood Capture d'Ă©cran La premiĂšre a lieu Ă  Dallas, le 26 mars 1975, au Medallion Theater. Brown et Zanuck repĂšrent les lieux Ă  l’avance. Ils distinguent une immense file d’attente qui s’enroule autour d'un bĂątiment. Le film commence. Alors que la premiĂšre victime vient de se faire croquer par Bruce, Spielberg et ses producteurs restĂ©s devant la salle, voient la porte s’ouvrir. Un type surgit, pressĂ©, il cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment les toilettes, dĂ©gobille sur la moquette du hall avant de les avoir trouvĂ©es. Puis retourne illico dans la salle. Les trois hommes savent que c’est gagnĂ©. Fidel Castro likes this Deux jours plus tard, Universal organise une autre projection test, Ă  Long Beach. Sur une fiche dĂ©posĂ©e par un des spectateurs sondĂ©s, on peut lire La suite aprĂšs la publicitĂ© "C’est un super film. N’essayez surtout pas de l’amĂ©liorer, il est parfait comme ça."Sorti massivement dans salles du pays le 20 juin 1975 une pratique quasi inĂ©dite Ă  l’époque "Les Dents de la mer" rentre dans ses frais dĂšs son 14e jour d’exploitation. 64 jours plus tard, il bat le record de frĂ©quentation du "Parrain". Puis accumule 458 millions de dollars au box office mondial. Le blockbuster moderne est nĂ©, et avec lui, les prĂ©mices du marchandising Ă  tout crin. Universal estampille des tee shirts, requins gonflables, bijoux, glaces et confitures Ă  l’effigie de Bruce, mais aussi des serviettes de plage ou des cravates. Spielberg propose mĂȘme l’idĂ©e d'un requin en chocolat contenant du jus de cerise, goodie de rĂȘve que le studio retoque. Berceau "Dents de la mer" conçu en 2015 par le sculpteur Joseph Reginella la preuve ultime que le film de Spielberg figure toujours au panthĂ©on de la pop-culture SIPA L’accueil critique du film interpelle toute l’équipe, qui quelques mois plus tĂŽt Ă©tait convaincue de s’ĂȘtre compromise dans un accident industriel. Le psychanalyste Alfred Messer y voit une mĂ©taphore de l’impuissance. MĂȘme Fidel Castro a un avis sur "Jaws". Il loue le filigrane social de l'ensemble qu’il considĂšre en une fĂ©roce charge anti-capitaliste. "Fabuleux ! jubile Spielberg, "C'est la grande question de la piĂšce d’Ibsen". Sans le savoir, le lider maximo avait pointĂ© la source originelle la plus classieuse des "Dents de la mer". Mais ce tsunami d’éloges et de triomphes commerciaux n’effacera jamais les traumatismes du cinĂ©aste Ă  propos du tournage il ne fera plus jamais un film en pleine mer, ni mĂȘme ce sentiment de honte et de douleur tenaces Ă  l’égard d’une Ɠuvre Ă  qui il doit pourtant sa fortune et son pouvoir. Lorsqu’en 1998, l’American Film Institute publia la liste des 100 meilleurs films amĂ©ricains de l’histoire du cinĂ©ma, y figurent 5 films du cinĂ©aste. Dont "Les Dents de la mer". Spielberg demanda Ă  le faire retirer du classement. Il n’y est jamais parvenu. Guillaume Loison

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Pas facile de s’attaquer Ă  un classique, que dis-je, Ă  une lĂ©gende ! Aujourd’hui, on va frĂ©mir avec une rĂ©fĂ©rence rĂ©cemment remise au goĂ»t du jour j’ai nommĂ© Les Dents de la Mer » Jaws, cĂ©lĂšbre film classĂ© horreur » ou parfois aussi suspense » de Steven Spielberg, sorti initialement en 1975. IntĂ©ressons nous Ă  ce trĂšs beau BluRay, livrĂ© en version steelbook boitier mĂ©tal. Sommaire1 Chair Ă  requin2 Service restauration3 Plus clair !4 Un cadeau d’Universal5 Au final Chair Ă  requin Tout d’abord, et je sens que cela va devenir notre charte rĂ©dactionnelle, on attaque par le pitch. Nous sommes en 1975, et sur l’üle d’Amity, les insulaires s’apprĂȘtent Ă  accueillir les touristes, la plus grosse source Ă©conomique pour cette petite station balnĂ©aire. Un nouveau shĂ©rif vient d’y ĂȘtre mutĂ©, Martin Brody Roy Scheider, qui va devoir hĂ©las se faire les dents ah ah
 oui je sais sur une affaire bien glauque le cadavre d’une jeune femme est retrouvĂ© sur la plage, transformĂ©e en lasagnes par ce qui pourrait ĂȘtre un grand requin blanc
 Pour le chef Brody, il devient nĂ©cessaire de fermer les plages, car le squale pourrait bien revenir
 Le maire d’Amity, lui, imagine les dollars des touristes partir en fumĂ©e
 Service restauration Le deuxiĂšme film du jeune Spielberg aprĂšs Duel a une aura bien particuliĂšre. ConsidĂ©rĂ© comme celui qui a Ă©tĂ© le premier blockbuster autrement dit, pour la premiĂšre fois, Hollywood investissait des sommes colossales pour financer un film Ă  grand public, il est aussi celui qui peut se targuer d’avoir lancĂ© une vraie psychose en son temps
 Pas Ă©tonnant qu’Universal ait bichonnĂ© ce petit bijou, en le sĂ©lectionnant parmi les 100 films Ă  restaurer pour les 100 ans du studio. Oui vous avez bien lu on parle bien ici de restauration ! Quand certains ne se foulent pas, en se contentant de faire un simple portage du DVD sur support BluRay voire un portage des versions VHS pour les plus flemmards, il faut reconnaĂźtre qu’Universal a vraiment fait des merveilles. Qu’il s’agisse des couleurs, de la lumiĂšre, du son
 grĂące au numĂ©rique, les techniciens supervisĂ©s par Spielberg ont vraiment rĂ©alisĂ© sur ce BluRay un travail extraordinaire. Exit les poussiĂšres, les rayures, les dĂ©colorations sur les masters 35mm/Technicolor d’origine ! Plus clair ! Le rendu visuel est incroyablement bien remis au goĂ»t du jour. Certains plans de nuit ont Ă©tĂ© recolorisĂ©s, l’image semble avoir Ă©tĂ© lissĂ©e, retravaillĂ©e afin de pouvoir vous en mettre plein les yeux en HD. Le film date des annĂ©es 70, et pourtant, cette version BluRay vous propose de voir le film comme jamais on prendra pour exemple la scĂšne d’ouverture attaque de la jeune baigneuse, de nuit qu’il s’agisse de la version cinĂ©, VHS ou DVD
 On n’y voit finalement pas grand chose ! Sur le BR, la scĂšne est d’une limpiditĂ© exemplaire, les noirs sont complĂštement dĂ©bouchĂ©s
 On ne revoit pas, on redĂ©couvre vĂ©ritablement ! Seules les voitures et les coupes de cheveux nous rappellent dĂ©sormais qu’il a Ă©tĂ© tournĂ© au dĂ©but des annĂ©es 70 ! Un cadeau d’Universal RedĂ©couverte Ă©galement avec un son VO poussĂ© en DTS-HD mais la possibilitĂ© si vous le souhaitez de voir le film avec le mono d’origine en VF et en VO. La bande-son, nous n’allons pas y revenir tout le monde connait le thĂšme lĂ©gendaire de John Williams, la fameuse partition Ă©crite en s’inspirant des dents du requin ! En termes de contenu, Universal nous gĂąte si le film est parsemĂ© de micro-scĂšnes supplĂ©mentaires qui n’apparaissaient pas dans les versions antĂ©rieures du film, c’est un vĂ©ritable festival dans le menu des bonus ! Du making-of, des scĂšnes coupĂ©es, des explications sur la restauration
 Vous en aurez pour un moment, pour tout visionner ! Ce retour de Bruce 1 est plutĂŽt rĂ©ussi ! 1 Bruce est le surnom que Spielberg avait donnĂ© au robot-requin du film, en hommage », dira t-on, Ă  son avocat tout un symbole, volontaire de la part du rĂ©alisateur
 Au final Waow Mazette ! Spielberg avait quasi rĂ©alisĂ© le sans-faute dans les annĂ©es 70 avec Les Dents de la Mer
 Avec ce BluRay, il rectifie les quelques erreurs techniques qui venaient lĂ©gĂšrement gĂącher le film ! RestaurĂ© avec gĂ©nie, ce long-mĂ©trage se redĂ©couvre entiĂšrement avec cette version ! C’est un avis personnel, mais dans toute ma BluRaythĂšque, je considĂšre que cette galette est de trĂšs loin la plus rĂ©ussie ! Isatis Journaliste de mĂ©tier, passionnĂ© de jeux vidĂ©o depuis la Playhistoire... Pose parfois ses bouquins sur l'Histoire des jeux vidĂ©o pour allumer la Switch, la PS4 ou la 3DS... RĂ©trogamer assumĂ© sur GameCube ou Super-Nintendo, boulimique de versus fighting, de RPG et de jeux de courses... À suivre aussi sur
KHWa7Z.
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